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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/195

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l’idée de commanditer une feuille quelconque, dont la polémique favorable à Landry Colin « apporterait le vérité et la lumière » selon le cliché consacré.

Notre choix s’arrêta sur la Vie de Paris, quotidien honorable et suranné, soutenant encore, de ses piliers quinquagénaires, une façade un peu lézardée. Paul s’aboucha avec le directeur de ce journal ; les entrevues eurent lieu à mon domicile, terrain plus discret que la rédaction, ou l’hôtel de Paul.

Je reçus le directeur de la Vie de Paris, vieillard souffreteux et silencieux, qui s’affaiblit peu à peu, en proie à l’une de ces maladies lentes, qui vous tuent d’épuisement, passé la soixantaine. Bientôt, le pâle personnage ne fut plus qu’un nom, imprimé en tête de son journal, et la puissance effective revint tout entière à Paul.

J’appris à connaître et à apprécier, avec Robert Valin, rédacteur en chef de la Vie de Paris, le type du journaliste par excellence.

Sympathique, spirituel, actif et avisé, Robert Valin décèle une grande culture littéraire dans sa conversation et une intelligence intuitive dans l’exercice de sa profession.