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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/206

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Elle ajoute avec volubilité, sur un ton d’excuse :

— D’ailleurs, je ne peux pas faire autrement que de le recevoir… C’est à mon père qu’il s’est adressé… d’abord. Ils se sont expliqués. Père a souri, m’a traitée de capricieuse… Et Julien a recommencé de prendre le thé, chaque soir, à la maison. Il s’est montré empressé… Dans les commencements, je lui ai tenu rigueur… Aussi, il n’ose plus trop me faire la cour… Il mêle papa à nos propos, par maintien… Il parle tout le temps de l’Affaire Colin : c’est un sujet qui doit l’assommer, naturellement, mais ça lui donne une contenance…

Aïe ! Voilà ce que j’attendais avec appréhension. Chenapan de Julien ! Il aurait pu me consulter avant de risquer ce joli coup ! Pauvre petite Sylvie…

Ah ! Nicole, fausse vicieuse ! Tu as beau te forger des imaginations perverses, ou t’énerver au contact de cette grâce juvénile, tu n’es qu’une brave fille, au fond, puisque tu t’émeus tout simplement en sentant l’amour naïf de Sylvie et que tu l’affectionnes assez pour la souhaiter heureuse par Julien, pour maudire