Aller au contenu

Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/225

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

m’êtes apparue, je n’ai pu approcher une femme sans répulsion, fût-elle belle comme vous-même.

— Et il y a plus de trois mois que vous me connaissez ?… Je vous plains.

— S’il vous déplaît que j’aie renoué mes relations avec la famille T…, consolez-vous : Sylvie doit partir bientôt pour Trouville. Nous voici donc séparés, puisque je passe l’été à Paris…

Julien s’interrompt subitement. Un domestique vient d’ouvrir la porte du petit salon, et annonce avec cette voix neutre des subalternes impassibles, qui n’expriment jamais leur curiosité :

— Monsieur Landry Colin.

Le banquier entre, le visage un peu pâle ; mais soigné, lustré, vêtu de neuf. Je crie malgré moi :

— Comment… Déjà ?

Landry Colin me lance un regard inexprimable. Il répète sur un autre ton :

— Déjà !… On voit bien que vous ne sortez pas de la Santé, chère amie. Le temps vous a paru moins long…

— Pardon, vous ne saisissez pas : je m’é-