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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/240

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mettre cinq costumes par jour, vous surmener aux courses et au Casino, n’est-ce pas ?

Paul qui me connaît bien a murmuré, faiblissant déjà :

— Oh ! Nicole est si peu mondaine !

Le docteur a jugé toute insistance superflue. Il s’en est allé, haussant les épaules. Paul l’a reconduit, un peu confus…

Sous mon oreiller, un léger froissement de papier me rappelait, par son crissement soyeux, le contenu de la petite lettre que j’y tenais cachée :

«… Nous partons demain pour Trouville, ma chère Nicole. J’y serai seule avec Fraülein. Papa viendra nous rejoindre après les vacances judiciaires. N’y passerez-vous pas quelques semaines, vous aussi ?… — sylvie. »

Quand j’étais petite, j’allais tous les étés à Trouville. Aujourd’hui, j’y retrouve mon enfance au coin d’une rue ; devant un trou de