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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/243

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graves lorgnent la poitrine enduite de blanc gras que bombent les jeunes figurantes ; et de frêles vierges candides lancent des œillades enflammées au blond ténor ou au baryton chevelu.

C’est la séance permise de voluptés ad usum Delphini, de libertinage familial et musical, moyennant cent sous le fauteuil.

Cette nuit, toutes les jeunes personnes se rêveront entre les bras d’Almaviva.

Pendant l’entr’acte je suis la file des spectateurs dans la direction des salons de jeu. Ici, je reconnais quelques figures. Une grande actrice, de passage à Trouville, s’acharne sur la boule avec des rires énervés de mauvaise joueuse. L’aviateur Bédard, dont le hangar est installé à Blonville, essaye une martingale méthodique sur les nombres impairs.

Et c’est aussi le lent défilé des somptueuses demi-mondaines endiamantées, qui s’attardent un instant, avant de monter au baccara, pour voir admirer leurs toilettes invraisemblablement luxueuses, leurs joyaux uniques, plaqués la plupart du temps sur des corps quinquagénaires où la vieillesse cascade en ondes gélatineuses. Ces filles me considèrent au passage,