Aller au contenu

Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

point gaffer : il suffit que tu m’emmènes avec toi à la rédaction de l’Agioteur et que tu me présentes monsieur Yves…

— Ben ! Moi qui supposais que tu allais me reprocher sa connaissance !

— Au contraire, mon mignon. Et sache que ta tranquillité financière dépend du succès de notre entreprise… Fais tout ce que je te soufflerai… Ne t’étonne à aucun moment de mon attitude… Je t’expliquerai le reste en voiture. Partons.

Avez-vous jamais contemplé un goéland pêchant sous la tempête ?… Les ailes battues par la bourrasque, les plumes ébouriffées, il plonge aux creux des lames agitées, fouillant la mer écumante ; puis remonte à la surface, aveuglé, inondé, le bec vide et les membres las. Mais, la faim qui le harcèle le force à se précipiter de nouveau vers la proie peut-être illusoire ; il disparaît sous une autre vague… Il fend l’espace, au raz de l’eau ; toujours plus loin, toujours en vain…

Je me compare à l’oiseau cherchant sa pâture dans toutes les directions. Une piste imprévue s’offre à moi : incertaine, problématique… Qui sait ? Selon Nadine, ce monsieur Yves est