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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/281

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— C’est convenu, cher monsieur.

Ce succès inattendu m’étonne. Nadine aurait-elle raison ? M. Yves se transforme graduellement ; ses yeux s’allument, sa voix s’échauffe, ses gestes deviennent frôleurs… Pourtant, je sens obscurément qu’il y a autre chose. J’ai dû toucher par hasard le ressort secret qui meut cette âme. Mais, quel est-il ?

On frappe à la porte. Un garçon de bureau entre, apportant divers papiers. M. Yves rajuste son monocle, examine chaque feuille, chaque carte, en déclarant d’un air excédé :

— Oh ! ces raseurs… Dites que je n’y suis pas. Je suis débordé, débordé… Pas une minute à moi. Quel sale métier !

Il décachette une lettre, la parcourt, le visage souriant ; puis, sur un ton de suprême nonchalance :

— La princesse de Tréhervé m’écrit pour me remercier d’avoir rendu compte de sa fête de bienfaisance, hier… Elle m’avait prié elle-même d’insérer l’article, d’ailleurs… C’est une femme charmante.

Toi, tu viens de te démasquer. La raie des cheveux, la cravate, le monocle et, parachevant le tableau, cette façon de prononcer : « La