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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/283

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des billets de théâtre ; des épreuves d’imprimerie ; la première page de l’Agioteur de demain, édition de Paris, encore humide, sentant l’encre fraîche ; les dépêches des agences spéciales, collées sur leur bande de papier rose… Et dire qu’au milieu de ce fouillis, se trouve peut-être un document important concernant l’Affaire Colin !… Il me naît un cœur d’espionne… Malgré moi, d’un doigt tremblant, j’écarte ces feuilles entassées, mélangées ; je cherche à déchiffrer le contenu d’un pli suspect… Un pas dans le couloir me fait tressaillir. Je saisis brusquement une revue qui traîne là, et je contemple, d’un air absorbé, son frontispice tricolore. M. Yves réintègre son bureau en poussant un « Ouf » de soulagement :

— Sacrebleu ! J’ai cru que le patron allait me garder jusqu’à demain matin… Il est d’une humeur, ce soir, monsieur Bouvreuil !

M. Bouvreuil… Comme ça me semble drôle d’entendre ce nom… Je suis chez lui, en somme… Ce peuple d’employés, ce rédacteur en chef, ces bureaux nombreux, cette grande maison étincelante dont la façade éclabousse Paris de ses lumières, tout ici appartient à cet homme, à l’Ennemi. Son comité d’actionnaires ?