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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/291

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Vincennes sera forcément acquittée ; nous raconte l’aventure d’une femme de lettres, jolie par hasard, avec un critique d’art ; bref, il est intarissable… Que d’indiscrétions !… Et pas une dont je puisse tirer parti.

M. Yves se familiarise de plus en plus ; il lui arrive de me nommer : Nicole tout court ; la première fois, il s’excuse… et continue. Ses mains pelotent franchement la croupe dure de la petite danseuse et s’égarent parfois du côté de mes dentelles… J’ai un mouvement de recul : ce n’est pas la peine de tolérer ses privautés à cet homme, puisqu’il est capable de déjouer mes pires ruses… Aux malicieux, les mains vides.

Vers la fin du repas, tandis que Nadine frotte ses dents avec une écorce de citron, pour les éclaircir, M. Yves se penche sur moi et murmure langoureusement :

— Pourquoi me repoussez-vous, Nicole ? Vous ne voyez donc pas comme vous me plaisez ? Vous me feriez commettre toutes les folies…

— Cher monsieur Yves !… Vos protestations me rappellent une anecdote personnelle… Un jour, un ami à moi s’écria, en conclusion