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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/319

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été touché par votre naïve incompétence de femme et que j’ai tenu à vous remettre sur la bonne voie…

— Je n’ignore ni votre philanthropie ni votre complaisance à l’égard du prochain, monsieur.

Jules Bouvreuil me considère avec méfiance : les éloges suspects sont les champignons douteux de la conversation : on ne sait si l’on doit les cracher ou les déguster. Je continue d’un air candide :

— Je pourrais supposer que vous m’avez reçue aussi aimablement, monsieur, parce que mes phrases à double entente (que vous n’avez point entendues) vous ont inspiré le désir de savoir qui m’envoyait ici… Mais, étant donnée la générosité de votre nature, comment m’étonnerais-je de l’affabilité avec laquelle vous m’avez répondu, alors que vous avez eu l’obligeance encore plus grande de jeter un monsieur à l’eau, rien que pour avoir le plaisir de vous faire son terre-neuve ?…

M. Bouvreuil hausse les sourcils, riposte impertinent :

— Nous sommes fréquemment en butte aux visites de personnes… bizarres…