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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/325

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— Ah ! le drôle… Il m’avait juré… Il me le payera !

— C’est moi qui l’ai payé… Le Watelet est acquis pour ma galerie.

— Pourquoi ce misérable Watelet a-t-il accepté cette infamie, alors qu’il avait refusé de me le vendre à moi… ce tableau… Il sait, pourtant, que je lui eusse offert le triple de votre prix ?

— Parce que je lui achetais son œuvre pour l’exposer, non pour la détruire, et qu’un artiste harcelé par les besoins d’argent, se reprochera moins de contribuer à une indélicatesse qu’à un acte de vandalisme. Bref — je reviens à mes moutons — j’ai eu la vanité, une fois en possession de la Vénus couchée, de livrer ma curieuse trouvaille à la publicité… Snobisme bien excusable de snobinette, n’est-il pas vrai, monsieur Bouvreuil ? Mon ami Robert Valin, secrétaire de la rédaction à la Vie de Paris, m’enverra demain un photographe, un reporter… la reproduction de la Vénus couchée paraîtra, aussi exacte que possible, dans un prochain numéro, accompagnée d’un papier qui fournira des explications détaillées au sujet de ses origines… Hein ! monsieur Bouvreuil,