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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/339

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— Et êtes-vous content ?

— Ma foi, j’ose presque dire oui. Je crois que ça marchera.

— Tant mieux. Sylvie se réjouira…

(J’ai prononcé son nom, avec la curiosité un peu malsaine d’apprendre de ses nouvelles. Depuis son retour à Paris, j’ai eu la sagesse de ne point chercher à revoir ma dangereuse petite amie ; Sylvie m’a écrit deux fois ; je n’ai rien répondu. À cet instant, la tentation me repossède en face de Julien).

Comme il se tait, j’insiste :

— Mais j’y songe : Cette baignoire que vous m’offrez, ne revient-elle pas de droit à votre fiancée ?

Julien fronce les sourcils et crispe ses lèvres minces.

Il m’enveloppe du regard pensif de ses prunelles couleur du temps, puis, s’écrie tout à coup, le débit saccadé :

— Écoutez, Nicole… Il faut que je m’explique un bon coup… — Après, je saurai si vous vous moquez de moi, oui ou non. Je vous aime… seulement, vous ignorez de quelle façon je vous aime, Nicole. N’étant pas aussi superficiel que vos adorateurs accoutumés, je