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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/348

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interprètes déçus ; jusqu’au mépris du régisseur et du chef machiniste…

Julien me semble moins vil, grâce à l’assaut que subit son ambition : il rachète sa bassesse, puisque la douleur ressentie l’ennoblit malgré lui.

Le nimbus gris du désespoir est une auréole plus divine qu’un nimbe de pourpre. Et l’insuccès d’un effort mérite toujours notre tribut de commisération.

Escortée de Paul et de Landry Colin, je descends l’escalier du théâtre.

Les visages qui nous entourent expriment tous cette lassitude revêche que nous procure un spectacle fastidieux. Seule, la physionomie de Landry est rayonnante.

Depuis sa victoire, Landry Colin jubile. Il me sait la cause de son triomphe et me marque une sympathie attendrie, une espèce d’admiration étonnée : je n’ai pas reculé devant un acte de chantage, moi, si rétive à ses conseils pernicieux ! Le banquier est sincèrement surpris que je me sois, tout à coup, rabaissée à sa hauteur. Sa gratitude est justifiée, d’ailleurs : depuis que Bouvreuil a cessé ses hostilités, Landry voit sa situation s’améliorer de jour en