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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/381

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évoquent l’apparence haletante d’une agonie…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Au matin, nous nous réveillons dans une chambre minable. En plein jour, le tapis et les tentures prennent un aspect fripé, fané, souillé, de lieu public où la liberté du passant salit n’importe quoi et crache n’importe où. Les draps ont une teinte isabelle assez douteuse. À travers la cloison, une voix éraillée de noceuse appelle :

— Mâme Émilie !… Ben, voyons, mâme Émilie !… Y a une heure que je réclame mon café au lait.

Paul, honteux de son caprice, me regarde un peu confus, et dit, imitant le ton d’un enfant grondé :

— Mande pardon. Ne recommencerai plus. Tu m’en veux ?

J’aperçois mes yeux dans la glace : la flamme de vice qui pétille au fond de mes prunelles ne lui apprend donc rien ? Cher Paul qui ne comprend pas — inconscient comme un vrai mâle — et qui éprouve le besoin de s’excuser, ainsi que d’une maladresse, la première fois qu’il a su se comporter en amant ! Cette nuit, j’avais oublié — enfin ! — mon affection, ma