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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/63

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laissant deviner mes appréhensions, je te remercie mal de m’avoir prévenu, Nicole ! Pardon. J’ai peur que tu ne subisses l’attraction qu’exerce tout homme célèbre sur les imaginations féminines… Je me souviens de notre dernière conversation, la nuit de ton bal, je fais des rapprochements avec ta lettre. Ne va pas chez Léon Brochard, surtout… Promets-le moi ! D’ailleurs, ne t’imagine pas que ma situation soit en péril : Landry Colin s’exagère le danger. Il t’a dit que Bouvreuil possède deux armes contre nous : la publicité et le chantage ; mais ces armes-là, vois-tu, mon petit, ce sont des couteaux qui n’ont pas de manche, et celui qui les emploie risque de se blesser autant que l’adversaire, si adroitement qu’il s’y prenne…

» Et je n’entends pas que ma Nicole soit mêlée à ces vilaines affaires.

» Ma femme ne va pas mieux, ses palpitations augmentent ; c’est ennuyeux, cela me force à prolonger mon séjour, à rester éloigné de toi. Rachel a des journées pénibles, après de mauvais réveils oppressés… Que je déplore les journées de Rachel en songeant aux nuits de Nicole !… J’ai pris cette terre allemande en horreur ; et ce calme des routes, ce silence de