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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/66

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d’amorceuse que Colin me proposait, d’autre part, m’éloignaient à jamais, croyais-je… Aujourd’hui la méfiance pernicieuse de Paul me décide au coup de tête ; c’est idiot, mais c’est bien « femme ».

Et le trot cadencé du cheval m’emporte rue de Solférino… Et je n’ai même pas songé, dans la hâte de ma résolution subite, à prévenir ce vieux loup de Brochard — par le fameux pneu, ou le téléphone, — qu’un Chaperon Rouge sans innocence accourait bravement vers sa tanière…

Elle est d’aspect confortable, la tanière de Léon Brochard. Une haute maison grise, avoisinant les verdures du quai d’Orsay, à cet endroit où la rue de Solférino semble plus large, plus lumineuse, s’évasant dans la direction du fleuve.

Il n’y a pas d’ascenseur, mais les murs de l’escalier sont ornés de glaces : compensation. Je regarde monter lentement la fine silhouette d’une Nicole aux yeux troublés. Le petit toc-toc des battements de cœur précurseurs de mes