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Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/148

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le charme de l’histoire

qu’elle nous rassemble, elle nous transporte par le cœur dans le pays où la plupart d’entre nous ont vu s’écouler leur enfance, que les autres chérissent comme s’il était leur pays natal, car c’est à la Corrèze qu’ils doivent leur père et ses exemples, c’est-à-dire ce qu’ils ont de meilleur en eux. Voilà pourquoi, Messieurs, vous avez décidé que, dans nos assemblées annuelles, l’un de nous vous entretiendrait de l’un de ces hommes qui, ayant le même point de départ que nous tous, ont su, par des services rendus à la France, conquérir la célébrité. Nous rappeler nos gloires corréziennes, c’est nous faire aimer plus encore notre chère Corrèze, et lui rattacher plus étroitement ceux qui s’en sont éloignés. Cette année, le choix de notre Président, choix dont j’ai vainement décliné l’honneur, m’a chargé de vous parler d’un homme qui, né et élevé à Brive, parcourut à Paris une brillante carrière et prit une part considérable à la refonte de nos lois.

Vous connaissez, Messieurs, cette maison de la place de la Mission, que l’on appelle encore la maison Treilhard et dont les tourelles et la physionomie pittoresque sont restées l’une des curiosités de la ville de Brive ? C’est là que Jean-Baptiste Treilhard naquit le 3 janvier 1742[1]. Il appartenait à l’une

  1. Une plaque commémorative a été placée officiellement par la municipalité sur la maison Treilhard le 22 septembre 1892.