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Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/157

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treilhard

c’était du latin, du latin tel que l’écrivaient les rois de France, jusqu’au jour où François Ier ordonna qu’à l’avenir les actes publics seraient rédigés en français.

Mais Treilhard ne s’appuyait pas seulement sur ces souvenirs historiques. Il invoquait les principes nouveau qui commençaient à régir la France ; il repoussait le droit féodal au nom de l’unité française. Il n’y a plus de féodalité, disait-il ; il n’y a plus de seigneurs se partageant le territoire français ; le roi représente seul le pays, veille seul à sa défense ; à lui seul peuvent appartenir les fortifications d’une place de guerre. Puis il s’écriait : « Vous réclamez la propriété et la disposition des murs et des fossés de la ville de Brive ; vos prédécesseurs ne les ont jamais réclamées. Nous avons veillé seuls à leur construction et à leur entretien ; ils sont cimentés de la sueur et du sang de nos pères ; c’est à l’abri de ces murs que nous avons défendu notre état et notre liberté contre les seigneurs de Turenne et de Malemort que vous représentez. Ces remparts nous ont protégés quand ils ont voulu nous contraindre par la force de leurs armes à trahir notre souverain… Pendant des siècles entiers, ils ne se sont occupés que du projet de les renverser. Depuis que nos monarques ont réprimé les efforts de ces vassaux indociles, aucun acte de bienfaisance de leur part n’a effacé