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Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/19

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le charme de l’histoire

Castille, entre l’Angleterre et l’Ecosse, ces ennemis héréditaires et irréconciliables ! Et celles que nous avons vues ; de nos jours encore, entre des peuples qui maintenant sont frères, qui sont unis sous le même drapeau, qui seraient fiers des mêmes victoires, tristes des mêmes revers ! Nous pouvons prévoir qu’il en sera dans l’ordre politique comme dans l’ordre social ; les guerres de notre siècle entre nations Européennes paraîtront à nos descendants, comme à nous celles de nos pères, de véritables guerres civiles.

L’avenir vaudra mieux que le présent, parce que chaque jour voit s’accroître et s’enraciner dans les cœurs le respect de l’homme et le respect du droit, ces deux sentiments qui distinguent la civilisation de la barbarie. Mais le présent vaut mieux que le passé, et dans ce que l’on appelle « le bon vieux temps», il n’est pas une période qui, étudiée avec attention, ne laisse apparaître un état social inférieur à celui dont nous sommes si facilement tentés de nous plaindre aujourd’hui. Aussi la conclusion logique et consolante de toute investigation historique est-elle qu’après tout c’est encore dans notre siècle qu’il vaut mieux être né.

Voilà ce que nous dit l’histoire. Elle nous dirait peut-être encore beaucoup d’autres choses si nous continuions à l’interroger ; mais vous trouvez sans doute que je l’ai déjà fait parler trop longtemps.