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Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/205

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le grand orient

nouveau point de vue, il est permis de se demander si elle produirait sur l’opinion publique une impression favorable. Le public ne sera-t-il pas enclin à juger la Franc-Maçonnerie, non pas d’après ce qu’elle dit être aujourd’hui, mais d’après ce qu’elle passe pour avoir été longtemps en France, pour être encore dans certains pays étrangers ? On continuera à voir en elle une association toujours portée, par ses traditions comme par la force même de son organisation, à s’occuper surtout de questions politiques, de questions religieuses ; à y porter, en dépit de ses chefs officiels impuissants à la maintenir, des tendances inquiétantes, des formes mystérieuses qui justifient toutes les appréhensions ? N’est-il pas à craindre, surtout dans les circonstances présentes, qu’il ne résulte de ces préoccupations des inconvénients hors de proportion avec l’intérêt que l’on nous dit vouloir satisfaire, avec le désir de conférer au Grand Orient, gêné par un embarras financier momentané, la capacité civile nécessaire pour contracter un emprunt auprès du Crédit Foncier, et pour donner à cet emprunt la garantie d’une hypothèque ?

« Ainsi, Messieurs, caractère mystérieux de l’association, absence de garanties nouvelles apportées au gouvernement par la mesure proposée, danger de froisser inutilement et inopportunément certaines susceptibilités du pays, telles étaient les considéra-