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Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/343

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madame pape-carpantier

une réunion d’enfants de la condition la plus pauvre, tous les soins de la culture morale la plus attentive mêlés à la surveillance physique. Précisément parce que l’étude à cet âge est encore peu de chose, l’éducation a pris une grande place et s’applique à tous les actes de cette vie naissante. Origine et direction des sentiments affectueux, élévation du cœur vers Dieu, premiers instincts de dignité morale, et, pour ainsi dire, premier point d’honneur de l’âme excité dès l’enfance, habitude et goût de l’obéissance sortis du développement même de l’être moral et destinés, non pas à détruire la volonté, mais à la rendre judicieuse et ferme, répression plus assortie aux caractères qu’aux actes pour améliorer toujours au lieu de punir, voilà ce que le dévouement au devoir et la sagacité du cœur découvrent et mettent en œuvre dans le cercle étroit d’un asile. « M. Villemain n’était pas de cette école qui prétend éloigner de la salle d’asile, sous prétexte qu’ils ne sont pas encore matière scolaire, les enfants trop petits pour apprendre à lire et à écrire. Même à cet âge, Mlle Carpantier savait leur enseigner quelque chose : la prière, l’obéissance affectueuse, le respect, la discipline de leur volonté naissante. Napoléon faisait remonter l’éducation plus loin encore : « Rien, disait-il, ne peut remplacer l’éducation des langes. »

Le livre de Mlle Carpantier avait attiré sur elle