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Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/362

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le charme de l’histoire

décliner ces fonctions, et dispensés de rendre compte de leurs décisions et de leur gestion. Il eut pour mission de nourrir les pauvres invalides et de donner du travail aux autres dans des ateliers de charité. Pour lui créer des ressources, on lui attribua certains biens de l’ancienne « Aumône » ; on lui assigna un prélèvement sur l’octroi ou sur d’autres revenus municipaux ; on fit appel aux dons volontaires ; enfin on lui conféra le droit d’imposer d’office les habitants d’après leur aisance présumée.

M. le comte de Brandt de Galamets a eu la bonne fortune de retrouver le rôle général qui fut dressé par le bureau des pauvres pour l’année 1588. Ce document est extrêmement curieux. Il est établi par paroisses et par rues. Il comprend 1734 imposés dont il indique le nom, la demeure et la cotisation. La taxe était hebdomadaire, comme la distribution des secours ; tel était d’ailleurs l’usage général à cette époque. La cote la plus élevée pour les simples particuliers était de douze sous ; la plus faible de trois parisis. La première n’était imposée qu’à cinq bourgeois ; elle représentait, d’après la valeur de la monnaie à cette époque, le prix de trois journées d’ouvriers des champs. Pour l’année entière, elle pouvait correspondre environ à 312 francs. Trois parisis pouvaient valoir cinq à six centimes de notre monnaie actuelle. Les corps moraux, tels que le prieuré, la commanderie, l’hôpital et la collé-