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Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/49

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lettres de dubuisson

Dubuisson, vrai fils de la bourgeoisie, vante à toute occasion, en termes que n’eût pas désavoués un électeur du gouvernement de Juillet, la modération, la prudence et l’honnêteté.

Nous voyons de vives admirations pour des grands hommes maintenant bien oubliés ; nous voyons apparaître des inconnus qui deviendront et qui resteront célèbres.

À l’Exposition de peinture de 1737, « un M. Char­din, qui n’avait encore peint que des animaux morts ou vivants, se révèle par de petites fantai­sies » qui enchantent Dubuisson ; « si l’on veut la vérité, c’est là qu’il faut la chercher ! »

L’année suivante, Dubuisson envoie au marquis de Caumont des Réflexions sur les Passions et sur les Goûts, par un jeune homme en qui « il lui semble voir que l’imagination galope, tandis que le bon sens va au pas ». Ce jeune homme, qui a la hardiesse d’aborder à vingt-trois ans un sujet pour lequel l’expérience et l’observation de toute une vie ne seraient pas inutiles, c’est le poète facile et fleuri que Voltaire appellera Babel la Bouque­tière ; à vingt-neuf ans il entrera à l’Académie française ; favori de Mme de Pompadour, il sera cardinal, ambassadeur, ministre des affaires étrangères : c’est l’abbé de Bernis.

L’une des premières lettres du volume annonce le grand succès d’un poème léger, dont le héros est