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Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/62

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le charme de l’histoire

était détenu pour dettes, allait le voir dans sa prison, et, quoique séparée de biens, elle l’aidait de quelques secours. Ses parents s’en formalisèrent et ils obtinrent du lieutenant de police l’ordre de la faire enfermer à l’abbaye du Val d’Osne, à Cha­renton. Le mari sort de prison, cherche sa femme, finit par la découvrir, et obtient la permission de la voir, à travers les grilles du parloir. Il court au couvent apportant deux limes ; chacun des époux s’escrime sur un barreau, et, la cage ouverte, ils se sauvent ensemble. Que pensez-vous qu’il arriva ? On porta plainte contre le mari et on le décréta de prise de corps ! « A-t-on jamais lu ou ouï rien de pareil, s’écrie Dubuisson ! »

Les Francs-Maçons paient de la même peine le crime d’avoir un secret. Ils apparaissent en 1737, au moment où Chauvelin vient d’être renversé, et ils font vite oublier ce grand événement. La première fois que Dubuisson parle d’eux, c’est en anglais qu’il écrit leur nom. « Il n’est plus bruit que de la coterie des Free-Massons (sic) ; tout le monde en est ou veut en être… Vous ririez n d’entendre tous les contes différents qu’on fait » sur les Free-Massons, leur secret et les signes par lesquels ils se reconnaissent ». L’année suivante, ils sont excommuniés par le Pape, sur la demande du roi Stanislas. Deux ans après ils sont mis en prison ; « le roi Louis XV ne veut plus