Aller au contenu

Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soins aux malades et aux blessés. Durant longtemps il remplit ce pieux office. Bonaparte devient le chef du gouvernement. Les accens de la reconnaissance des malades parviennent aux oreilles du cardinal Fesch, oncle du souverain de ce temps ; il lui faut récompenser la bienfaisance de l’abbé Pouillard, il le nomme sacristain de la chapelle du palais des Tuileries. Il apprend son mérite comme antiquaire ; il sait combien son goût est sûr dans les productions des arts, quelle profonde érudition il possède : il le nomme conservateur de son Musée particulier de peinture et de sculpture. Dans ces nouvelles fonctions, l’abbé Pouillard fait admirer son tact exquis, ses connaissances étendues et variées ; mais il sait mieux faire estimer sa modestie, son urbanité, le généreux abandon de ses propres lumières. Sa considération personnelle était établie pour jamais ; son sort semblait certain ; le repos de la France, appuyé sur vingt années de victoire, paraissait inébranlable. Tout-à-coup la fortune des armes françaises change ; des revers succèdent aux victoires, Bonaparte succombe, en entraînant dans sa chute le cardinal Fesch. La fortune particulière de l’abbé Pouillard est compromise par cette catastrophe ; il est près de connaître encore une fois la misère, de ressentir le besoin. Dans cette position critique il écoute sa con-