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Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/17

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nages fameux, quelques hommes titrés mon traient leurs noms disséminés dans les chapelles de plus de cent églises, où périssaient également ignorées leurs cendres et leur mémoire, sans fournir de leçons à leurs contemporains, pas plus que d’exemples à la postérité. Voilà le mieux idéal, l’excellent état de choses, le monde parfait que la vanité regrette, le bonheur qu’elle voudrait voir rétablir.

» Considérons maintenant attentivement le lieu funéraire où nous sommes. Trente mille tombeaux y attestent déjà le respect profond de la génération présente pour la mémoire de ses proches et de ses amis, quand même on ne verrait pas sans cesse accourir, vers ces monumens d’amour et de regret, des parens et des amis en pleurs. Les caveaux qui s’ouvrent incessamment, pour réunir dans leurs ombres des familles entières, ne sont-ils pas des moniteurs invitant les enfans à se montrer dignes de leurs parens, à suivre leurs traces vertueuses, afin de ne pas déshonorer leurs noms ? Toutes les leçons de l’histoire contemporaine ne sont-elles pas inscrites pour tous les âges, pour toutes les conditions, pour toutes les positions sociales dans les événemens si divers de la vie des personnages auxquels sont consacrés ces tombeaux ? Ils ne furent pas tous vertueux, sans doute ; mais ici tous de-