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Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/24

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toujours s’astreindre à suivre minutieusement leurs règles, à demeurer dans leurs maisons ; on fut Jésuite en se liant à la Société par des toux secrets, n’apportant aucun obstacle à l’ambition personnelle, ou plutôt la secondant de tout le crédit de la Société envers laquelle on se dévouait corps et âme. Les statuts essentiels de ces religieux furent long-temps tenus cachés, mais leur conduite, leurs principes, leurs écrits, leurs actions dévoilèrent, malgré eux-mêmes, le but vers lequel ils tendaient. Les universités virent d’abord seulement en eux des rivaux dangereux pour l’instruction de la jeunesse. Ils déployèrent de grands talens dans les lettres ; mais l’essentiel pour eux était de la former suivant leurs principes, de connaître son caractère, de la subjuguer, et, dans toutes les carrières, de seconder son désir de s’élever pourvu qu’elle fût dévouée à ses patrons. Prédicateurs, ils incitèrent à la révolte contre Henri IV, ils excitèrent à la sédition, ils provoquèrent à l’assassinat du meilleur des rois, ils réclamèrent une obéissance aveugle aux décrets des papes, ils les proclamèrent infaillibles. Devant un auditoire sévère ils publièrent une morale austère ; cependant ils ne rougirent point de calomnier leurs adversaires. Devant des personnes de conduite équivoque, dépourvues de lumières, ils enseignèrent que l’on peut, sans,