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Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/258

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deux cent mille ennemis fondent sur Paris, laissé presque sans défense. Quelques restes de vieilles troupes ne suffisent point pour contenir des flots de soldats accourant de tous les rayons du ciel pour saisir une si riche proie, dans laquelle ils aperçoivent le terme de leurs travaux et le comble de l’humiliation pour la France ; Paris est rendu après un combat de douze heures, où les Français succombent non sans avoir repoussé plus d’une fois l’ennemi des montagnes défendant au nord son accès. Les souverains alliés entrent dans la capitale, et s’apprêtent d’y dicter leurs lois aux Français. Ces monarques ayant solennellement déclaré ne vouloir plus traiter désormais avec Napoléon, flottaient incertains du sort qu’il leur convenait de donner à la France abattue sous le poids de leurs armées. Serait-elle laissée au fils de Napoléon sous une régence, gouvernement sans force ? la France tombait au moins pour quelques années sous la main de l’Autriche. Le trône de France serait-il donné à un prince étranger ? quelle humiliation ! La France serait-elle partagée ? son nom était rayé du nombre des puissances européennes après une illustre durée de quatorze siècles. Quelle honte ! L’anxiété était universelle ; tous les intérêts nouveaux créés depuis vingt-deux ans étaient compromis ; toutes les fortunes étaient dans un imminent danger ;