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Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/41

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religionnaires que vous poursuivez maintenant à outrance, reposera tout proche de la dépouille mortelle des personnages les plus éminens de Paris. » Terrible arrêt ! Cependant le parlement de Paris ordonna de vendre Mont-Louis afin de payer les Lioncy, créanciers des Jésuites pour plusieurs millions de lettres de change ; tous les parlemens du royaume les repoussèrent en corps hors du territoire français ; Louis XV sanctionna cet arrêt ; Clément XIV abolit leur ordre ; tous les souverains catholiques régnant alors en Europe applaudirent à sa destruction, et de nos jours Mont-Louis est un cimetière.

Durant quarante-sept ans MM. Baron des Fontaines possédèrent le domaine de Mont-Louis, dont leur tuteur fit pour eux l’acquisition en 1765, lors de la vente des biens des Jésuites. La révolution altéra leur fortune : une maison d’agrément leur fut trop dispendieuse. L’habitation du P. La Chaise, non entretenue, tombait en ruine ; elle servait de retraite aux hiboux ; ses plantations d’agrément détruites avaient cédé leurs places à des cultures champêtres. Son enclos, morcelé entre cinquante locataires, ne ressemblait plus à un parc ; ses murs de clôture tombaient de vétusté. Tout paraissait annoncer, en 1804, qu’il n’existerait plus que

    place autrefois occupée par le belvédère du R. P. La Chaise.