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Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome IV.djvu/145

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PEU ET MOINS

La joye tant au cœur me touche
Qu’elle me fait clorre la bouche.

Prou.

Il rid si très fort qu’il en sue.

Trop.

Il peult bien porter la massue[1],
Car jamais plus fol je ne viz.

Prou.

Or viens cà. Que t’est il adviz
De nous ? Regarde noz visaiges.

Moins.

Vous estes deux grandz personnaiges,
Si grandz que je crains d’aprocher
De vous, ou voz robes toucher,
Car elles sont trop précieuses.

Peu.

Ouy, & bien laborieuses ;
Voyez ce gorgias labouraige.

Trop.

Il nomme labeur cest ouvrage ;
C’est cannetille, proufilleure.
Ricaméure avecques frizeure ;
C’est tout fin or, argent & soye.

  1. La marotte du Sot & du Fou. — M.