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Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome IV.djvu/263

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DU TOME SECOND

pourveu qu’elle procède de vous, &c. » Ziiij recto. La traduction française n’a paru qu’en 1554, mais, comme Marguerite savait l’italien & a certainement lu l’édition de Venise de 1499, il est curieux qu’elle n’en ait pas gardé de traces dans l’Heptaméron. Elle aurait pu y prendre à la fin le récit de la nourrice à Polia sur la belle fille dédaigneuse qui finit par épouser un vieillard rassoté & se tua de désespoir. Ce n’aurait pas été une des héroïnes de Marguerite ; au plus aurait-elle mis l’histoire dans la bouche de Geburon. — M.

Page 92, lignes 5-6. — Éd. de 1558 : « Et celles le sçavent qui l’ont expérimenté, & combien telles opinions durent ». — L.

XVII. — De François Ier & du Comte de Furstemberg.

En juin 1521. À Dijon. Historique. — L.

Page 95, lignes 7-10. — En la ville de Dijon au Duché de Bourgogne, vint au service du Roy François un Comte d’Allemaigne, nommé Guillaume.

L’aventure très-véritable qui fait le sujet de cette Nouvelle a dû se passer dans la forêt d’Argilly au mois de juillet 1521, lors du séjour du Roi François Ier à Dijon.

Le personnage dont il est question ici est Guillaume de Furstemberg. Brantôme lui a consacré le xxxe discours de ses Capitaines étrangers ; voici comment il en parle :

« Le Comte Guillaume de Furstemberg fust estimé bon & vaillant capitaine, & le fust esté davantage saus qu’il fust léger de foy, trop avare & trop adonné à la pillerie, comme il le fist parestre en la France quand il y passoit avec ses troupes, car après luy rien ne restoit. Il servit le Roy François l’espace de six à sept ans avec de belles compaignies tousjours montans à six & sept mille hommes : mais, après si longs services ou plustost ravages & pilleries, il fut soupçonné d’avoir voulu attenter sur la personne du Roy, dont j’ai fait le conte ailleurs &, pour le mieux encor sçavoir, on le trouvera dans les Cent Nouvelles de la Royne de Navarre Marguerite, où l’on peut voir à clair la valeur, la générosité & la magnanimité de ce grand Roy, & comme de peur l’autre quitta son service & s’en alla à celuy de l’Empereur. Et, sans qu’il estoit allié de Madame la Régente à cause de la Maison de Saxe, d’où est sortie celle de Savoye, possible eût il couru fortune si le Roy eût voulu, mais il voulust faire parestre en cette occasion sa magnanimité plustost que de le faire mourir par justice.

« Lorsqu’il fut pris en sondant la rivière de Marne qu’il avoit

Hept. IV.
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