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Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome IV.djvu/42

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LE MALLADE

Le Médecin.

Vostre dict n’est que fiction,
Car la seignée vous fault prandre.

Le Mallade.

Touchez mon poulx, mon bon compère ;
Voyez en quel estat je suis.

Le Médecin.

Il n’y a fiebvre qui m’appère ;
Cecy entendre je ne puis.
Ung riens n’y a qu’estiez au puys
De doulleur, dont j’estoys marry ;
Je n’ay faict que passer cest huys
Et je vous treuve tout guary !

Quelque herhe luy avez baillée ;
Dictes le moy, ne le cellez.

La Femme.

Vrayement je n’en suis pas taillée,
Veu qu’ainsi folle m’appellez.

Le Médecin.

Qu’avez vous faict, amy ? Parlez.

Le Mallade.

Riens dont je puisse avoir mémoire,
Mais tous mes maulx s’en sont allez
Seullement pour fermement croire.