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Page:Marie Curie - L'isotopie et les éléments isotopes, 1924.pdf/154

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tron extérieur au noyau par e. On pourrait désigner par le proton. Certains auteurs envisagent l’existence d’un noyau de masse 3 et de charge nucléaire 2, isotope de l’hélion, ou isohélion , ; cette considération primitivement basée sur certaines expériences de Rutherford, paraît superflue depuis que les résultats expérimentaux qui l’avaient motivée ont été mis en doute par leur auteur, elle a cependant été maintenue dans quelques schémas de structure. On rencontre donc, au total, comme éléments de structure, les éléments, individuels , , , , et leurs combinaisons les plus plausibles

.

Pour tous les noyaux formés avec des hélions, des protons et des nucléons, la masse est sensiblement la somme des masses des éléments de structure, l’effet de tassement étant peu important. Le volume doit donc résulter de la juxtaposition de ces éléments et ne peut être inférieur à la somme des volumes individuels.

36. Schémas de structure. — On voit combien grandes sont les difficultés auxquelles se heurtent actuellement les efforts pour construire des noyaux, puisque même pour le plus simple d’entre eux, l’hélion, le problème ne peut être résolu. Cependant de nombreux savants ont essayé d’établir des schémas qui embrassent toute la classification périodique (Harkins, Neuburger, Van Der Broek, Kohlweiler, etc.) [85]. Ces systèmes ne peuvent être exposés ici en raison du développement des tableaux, des notations et des graphiques. L’idée primitive de considérer les atomes d’hydrogène et d’hélium comme éléments de structure des atomes en général, s’est imposée progressivement dans l’étude de la radioactivité et ne peut être raisonnablement revendiquée par un auteur déterminé[1]. Les systèmes se distinguent par l’arrangement arbitraire des éléments de structure, l’hypothèse la plus simple consistant à employer autant d’hélions que le permet le poids atomique, d’autres hypothèses consistant à adjoindre des isohélions ou à spécifier le groupement des nucléons autour des noyaux composants. Les schémas proposés ne tentent pas de satisfaire à des conditions d’équilibre entre les éléments de structure, mais se proposent surtout de découvrir les lois empiriques qui régissent la distribution des isotopes. La discussion des travaux faits dans cette direction doit être limitée aux idées générales.

  1. J’ai exprimé moi-même cette opinion précise dans une conférence faite en janvier 1914.[84].