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Page:Marie Curie - L'isotopie et les éléments isotopes, 1924.pdf/35

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L’ÉLECTROCHIMIE DES RADIOÉLÉMENTS OU RADIOÉLECTROCHIMIE

du liquide. Le potentiel du métal est plus élevé ou moins élevé que celui de la solution (V > ou V < 0), suivant que l’équilibre a été obtenu par un dépôt de quelques ions ou, au contraire, par leur passage en solution. La différence de potentiel V varie avec c, la variation est de volt pour une variation de c dans un rapport de 10, à la température ordinaire.

La détermination expérimentale de V est faite, en général, par la mesure de la force électromotrice d’une chaîne formée par deux électrodes réversibles, dont l’une est constituée par le métal soumis à l’examen, immergé dans la solution d’un de ses sels et l’autre est une électrode normale. On emploie fréquemment comme étalon de comparaison l’électrode normale au calomel (mercure recouvert de calomel baignant dans une solution normale de chlorure de potassium). À cette dernière on attribue la valeur 0,56 volts déduite principalement des expériences de Paschen sur l’écoulement du mercure [34].

Les valeurs de V par rapport à l’électrode normale permettent de classer les éléments suivant leur potentiel électrochimique ; les valeurs négatives de V, les plus fortes en valeur absolue appartiennent, aux métaux électro positifs tels que le zinc et, encore plus les métaux alcalins ; les valeurs positives de V caractérisent les métaux facilement déplacés de leurs sels, tels que le cuivre et l’argent.

La méthode de l’équilibre électrochimique, la plus parfaite en principe, ne convient pas pour l’étude des radioéléments, en raison de l’insuffisance des quantités disponibles. Il est donc nécessaire d’avoir recours à des méthodes de vitesse de dépôt dans des conditions déterminées. La différence de potentiel qui provoque le dépôt est celle qui existe entre le métal et les ions non radioactifs présents dans le liquide. Par contre, l’étude électrochimique des radioéléments permet d’observer des détails qui ne peuvent être mis en évidence pour les métaux ordinaires. Elle permet, en particulier, de constater que, conformément aux prévisions de la théorie cinétique, les ions d’un radioélément quelconque viennent toujours se déposer en petit nombre sur un support solide quelconque en contact avec leur solution. Hevesy et Paneth à qui on doit des travaux étendus sur l’électrochimie des radioéléments [35] ont employé les méthodes suivantes :

1° Immersion d’un métal dans une solution d’un de ses sels, dans laquelle est introduit un radioélément ou un mélange de deux radioéléments ; on mesure d’une part, le potentiel du métal par rapport à la solution, d’autre part la vitesse de dépôt des radioéléments ; 2° On électrolyse au moyen d’électrodes de platine, la solution acide d’un ou plusieurs radio-