Aller au contenu

Page:Marie Nizet - Le capitaine vampire.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
52

toukine avaient disparu dans des tourbillons de poussière du côté de Bucharest.

Les quatre jeunes gens étaient arrivés au second rond-point de la Chaussée.

Il était près de sept heures ; l’air était chaud et humide et vers le nord s’amassaient de légers nuages gris qui devaient ramener plus tôt le crépuscule.

Ioan les vit et s’arrêta.

— Nous allons nous quitter ici, dit-il d’un ton décidé.

— Oh ! non, mon Ilonitza, s’écria Mariora en fondant en larmes, je ne veux pas te quitter, je t’accompagnerai jusqu’à la gare, je…

— La gare Philarète est bien éloignée, ma pauvre enfant, dit-il avec plus de douceur en caressant les cheveux blonds de Mariora éplorée ; le train part à huit heures : vois comme les autres dorobantzi se hâtent !

Mariora voulut insister.

— D’ailleurs, reprit-il plus sévèrement, voici le soir qui tombe, et, si vous marchez toutes deux d’un pas rapide, vous ne serez pas rentrées avant l’obscurité complète.

— Ioan a raison, hasarda Zamfira : il faut nous quitter. Et ses yeux cherchèrent les yeux de Mitica. Celui-ci semblait prodigieusement embarrassé ; il demeurait cloué au sol et tiraillait la plume de dindon de sa càciulà de façon à l’en détacher. Tout à coup, il prit son parti.

— Zamfira ! Zamfira ! s’écria-t-il en s’élançant vers elle, et, posant sa tête sur l’épaule de la Tzigane, il éclata en sanglots.

Mariora, qui n’avait jamais vu pleurer son frère, restait ébahie et ne savait que penser.

— Qu’a t-il donc ? s’écria-t-elle, et la contagion de