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Page:Marie de France - Poésies, éd. Roquefort, II, 1820.djvu/226

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POÉSIES

Ne me seiz-tu ore bun gré
[a]Que jeo t’ai si bien délivré.
Li Leuz respundit cointement[1],
Ta langue et tes mains voirement
Doi-jeo, fet-il, bun grei saveir
Mais une rien te di pur veir[2]
S’il aleit à ma volenté
Ti œil sereient jà crevé30
Ta laingue et tes meins me garirent[3],
[b]Ti ueil à po ne me traïrent.

MORALITÉ.

Ensi sunt-il aucune gent
Qui as autres mustrent semblant
D’eaus covrir è d’eaus tenir chier
Qui les traïssent par derrier.


  1. Sagement.
  2. Mais je puis te répondre que si j’étois maître d’une chose, c’est que tes yeux seroient déjà crevés.
  3. Garantirent.
  1. De ce que t’ai ensi délivré.

  2. Ti oyl por pou me descouvrirent.