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Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/126

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briser un vase très précieux, du vieux Japon… C’était très cher et très beau, paraît-il… Si tu avais vu la tête de mon père !… Quelle frousse !… Comme ce soir, exactement.

JOHN

Je te remercie de ce rapprochement… Ça me vieillit… Tu as peur tout simplement parce qu’il fait sombre dans cette chambre et que la pluie va bientôt tomber… (À ce moment les deux fantoches toussent bruyamment.)

MARY (qui tournait le dos aux fantoches, sursaute et tremble d’effroi).

Dieu ! Quelle épouvante !… J’ai les mains glacées !

JOHN

Oh ! que ton petit cœur bat vite !… Tu es une petite fille, une toute petite fille… qui a peur de l’orage !… Tu as l’air d’avoir quinze ans, comme le jour où je suis venu