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Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/128

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JOHN

Pas à toutes ! À toi seule !… Tu étais si excitante… Comment dirais-je ?… si appétissante, et si douce à embrasser !… Aussi douce que tu les maintenant ! (Il l’embrasse.)

MARY

Oui. Mais ce n’était pas une raison pour me dégrafer comme tu l’as fait ce soir-là, derrière le dos de tante Alice, qui travaillait à son crochet !…

JOHN, (l’embrasse avec mille câlineries, en la fixant, tandis qu’elle se renverse sur le divan).

Tante Alice est toujours là, sais-tu ?… Elle fait toujours son crochet, en nous tournant le dos… Nous sommes toujours les mêmes polissons d’autrefois… (Un silence) Vite ! Embrasse-moi ! Elle ne peut pas nous voir ! Oh ! que tes lèvres sont douces !