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Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/186

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nuit, mon âme aurait voulu dévorer, abolir l’espace qui me séparait de vous ! — Je ne respirais que vous, et la brise même du soir semblait venir de votre éventail lointain, agité là-bas par vos petites mains… si petites qu’elles ne peuvent presque pas suffire à cacher vos grands yeux !…

MARY

Oh ! vous mentez !… Vous n’avez que le désir de jouer avec mon cœur !… Et c’est votre imagination qui vous égare !…

PAUL

Ce n’est pas de l’imagination ! Je n’ai jamais eu d’imagination !… Mon premier rêve c’est vous… vous qui m’emportez au ciel, très haut, jusqu’au paradis de vos yeux ! Vous le savez, je ne suis pas poète pour deux sous !… Ce que je vous dis est bête et mal dit… Et je suis indigne de vous aimer !… Mais vous sentez que je vous aime et que