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Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/191

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bien, moi, qui vous ai tant possédée ainsi… Car votre fantôme se précisait terriblement, jusqu’à l’hallucination !.. Oh ! l’extase, puis tout à coup l’horreur de ne sentir que le vide entre mes doigts !… Partie !… Vous étiez donc partie à pas de loup pendant mon sommeil, puisque la place était encore chaude, près de moi, et que votre parfum flottait encore dans l’air !…

MARY

Taisez-vous ! Taisez-vous ! J’ai peur de vous !… Vous n’avez que du poison dans vos paroles !… Et c’est ma mort que vous désirez !

PAUL

Que pouvez-vous craindre d’un homme qui n’a pas su vaincre son cœur et qui se traîne à vos pieds ?… Je n’ai qu’une pensée fixe, une angoisse obsédante, comme les avares, les alcooliques et les fous !…