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Page:Marino - Les Vrais Plaisirs, 1748.djvu/32

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procherent d’une fontaine, l’ouvrage de la ſimple Nature. Venus prit plaiſir à ſe contempler dans ce liquide miroir. Le déſir de ſe plaire à ſoi même eſt auſſi puiſſant ſur le cœur d’une Belle, que celui de charmer d’autres yeux.

Cette Fontaine produit un ruiſſeau qui ſerpente mollement dans un lit tortueux. Vous prendriez ſes paiſibles flots pour des nappes d’argent, ſi vous n’entendiez par leur doux murmure. Son ſable eſt d’or ; & c’eſt ce ſable que le Dieu d’Amour ramaſſe avec ſoin, pour fabriquer les fléches dont il bleſſe les