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Page:Marino - Les Vrais Plaisirs, 1748.djvu/81

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animer l’objet aimé, & vivre en lui.

C’eſt alors qu’elle éprouve cette douce langueur qui la conduit par dégrés à une mort délicieuſe. Mais ce n’eſt pas une mort. C’eſt le jour de ſa naiſſance. O charme inexprimable, yvreſſe voluptueuſe, union parfaite, c’eſt en vous ſeule que l’âme rencontre tout à la fois, comme le Phénix, ſon tombeau & ſon berceau !

Je ſoupire, & je voudrois que chaque ſoupir fût une nouvelle ame à vous donner. S’il eſt vrai que nous formions les mêmes vœux ; ſi nous n’avons