Aller au contenu

Page:Marino - Les Vrais Plaisirs, 1748.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nulle félicité n’eſt comparable à la mienne, répond Adonis ! Mais voyez-vous l’Amour qui, tandis que je cueille des fleurs ſur votre beau teint, voltige autour de moi avec cent de ſes fréres folâtres ? Il ne veut pas que je m’en raſſaſie : je le croirois jaloux de mon bonheur. Je ne puis prendre un baiſer, que ſur le champ il ne me décoche un trait. Je me fauve ſur les Lis de votre ſein ; je m’y crois en fureté : le cruel m’y bleſſe encore : enfin je vole ſur votre bouche : c’eſt-là qu’il m’enyvre d’un plus doux nectar que celui que l’on