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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/114

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Lélio.

Va, va, Jacqueline, il ne faut pas que tu t’en ailles.

Jacqueline.

Oh ! monsieur, je ne veux pas rester dans le village ; car on est si faible ! Si ce garçon-là me recherchait, je ne sis pas rancuneuse, il y aurait du rapatriage, et je prétends être brouillée.

Lélio.

Ne te presse pas ; nous verrons ce que dira la comtesse.

Jacqueline.

Hum ! la voilà, cette comtesse. Je m’en vas, Piarre est son valet, et ça me fâche itou contre elle.



Scène VII

LÉLIO, LA COMTESSE, qui a l’air de chercher quelque chose à terre.
Lélio, la voyant chercher.

Elle m’a fui tantôt ; si je me retire, elle croira que je prends ma revanche, et que j’ai remarqué son procédé. Comme il n’en est rien, il est bon de lui paraître tout aussi indifférent que je le suis. Continuons de rêver ; je n’ai qu’à ne lui point parler pour remplir les conditions du billet.

La Comtesse, cherchant toujours.

Je ne trouve rien.

Lélio.

Ce voisinage-là me déplaît, je crois que je ferai fort bien de m’en aller, dût-elle en penser ce qu’elle voudra. (La voyant approcher.) Oh ! parbleu, c’en est trop, madame ! Vous m’avez fait l’hon-