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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/142

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Arlequin.

Je ne vous dispute point cela.

Lélio.

Arlequin, je ne devais jamais revoir de femmes.

Arlequin.

Monsieur, il fallait donc devenir aveugle.

Lélio.

Il me prend envie de m’enfermer chez moi, et de n’en sortir de six mois. (Arlequin siffle.) De quoi t’avises-tu de siffler ?

Arlequin.

Vous dites une chanson, et je l’accompagne. Ne vous fâchez pas ; j’ai de bonnes nouvelles à vous apprendre. Cette comtesse vous aime, et la voilà qui vient vous donner le dernier coup à vous.

Lélio, à part.

Cachons-lui ma faiblesse ; peut-être ne la sait-elle pas encore.



Scène VI

LA COMTESSE, LÉLIO, ARLEQUIN, COLOMBINE, PIERRE.
La Comtesse.

Monsieur, vous devez savoir ce qui m’amène ?

Lélio.

Madame, je m’en doute du moins, et je consens à tout. Nos paysans se sont raccommodés, et je donne à Jacqueline autant que vous donnez à son amant ; c’est de quoi j’allais prendre la liberté de vous informer.