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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/163

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moi avons affaire ensemble ? Qu’est-ce que c’est que vous ? Que me voulez-vous ? Où allons-nous ?

Trivelin.

Je suis un honnête homme, à présent votre domestique ; je ne veux que vous servir, et nous n’allons pas plus loin.

Arlequin.

Honnête homme ou fripon, je n’ai que faire de vous, je vous donne votre congé, et je m’en retourne.

Trivelin.

Doucement !

Arlequin.

Parlez donc, eh ! vous êtes bien impertinent d’arrêter votre maître !

Trivelin.

C’est un plus grand maître que vous qui vous a fait le mien.

Arlequin.

Qui est donc cet original-là, qui me donne des valets malgré moi ?

Trivelin.

Quand vous le connaîtrez, vous parlerez autrement. Expliquons-nous à présent.

Arlequin.

Est-ce que nous avons quelque chose à nous dire ?

Trivelin.

Oui, sur Silvia.

Arlequin.

Ah ! Silvia ! hélas, je vous demande pardon ; voyez ce que c’est ! je ne savais pas que j’avais à vous parler.

Trivelin.

Vous l’avez perdue depuis deux jours ?