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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/374

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fait que j’ai la bonté de t’écouter ; car, assurément, cela est singulier.

Dorante.

Tu as raison, notre aventure est unique.

Silvia, à part.

Malgré tout ce qu’il m’a dit, je ne suis point partie, je ne pars point, me voilà encore, et je réponds ! En vérité, cela passe la raillerie. (Haut.) Adieu.

Dorante.

Achevons donc ce que nous voulions dire.

Silvia.

Adieu, te dis-je ; plus de quartiers. Quand ton maître sera venu, je tâcherai, en faveur de ma maîtresse, de le connaître par moi-même, s’il en vaut la peine. En attendant, tu vois cet appartement ; c’est le vôtre.

Dorante.

Tiens, voici mon maître.



Scène VIII

DORANTE, SILVIA, ARLEQUIN.
Arlequin.

Ah, te voilà, Bourguignon ! Mon porte-manteau et toi, avez-vous été bien reçus ?

Dorante.

Il n’était pas possible qu’on nous reçût mal, monsieur.

Arlequin.

Un domestique là-bas m’a dit d’entrer ici, et qu’on allait avertir mon beau-père qui était avec ma femme.