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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/38

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Silvia.

Eh ! comment s’en empêcher ? Je suis encore trop jeune pour pouvoir me gêner.

La Cousine.

Fais comme tu pourras ; mais on m’attend, je ne puis rester plus longtemps. Adieu, ma cousine.



Scène X

SILVIA, seule.

Que je suis inquiète ! j’aimerais autant ne point aimer que d’être obligée d’être sévère ; cependant elle dit que cela entretient l’amour. Voilà qui est étrange ; on devrait bien changer une manière si incommode ; ceux qui l’on inventée n’aimaient pas tant que moi.



Scène XI

SILVIA, ARLEQUIN.
Silvia.

Voici mon amant ; que j’aurai de peine à me retenir !

(Dès qu’Arlequin l’aperçoit, il vient à elle en sautant de joie ; il lui fait des caresses avec son chapeau, auquel il a attaché le mouchoir ; il tourne autour de Silvia ; tantôt il baise le mouchoir, tantôt il caresse Silvia.)

Arlequin.

Vous voilà donc, mon petit cœur ?

Silvia, en riant.

Oui, mon amant.