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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/382

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l’homme de conséquence avec elle, parce qu’il est bien tourné ; il la regarde et soupire.

Monsieur Orgon.

Et cela la fâche ?

Lisette.

Mais… elle rougit.

Monsieur Orgon.

Bon ! tu te trompes ; les regards d’un valet ne l’embarrassent pas jusque-là.

Lisette.

Monsieur, elle rougit.

Monsieur Orgon.

C’est donc d’indignation.

Lisette.

À la bonne heure !

Monsieur Orgon.

Eh bien, quand tu lui parleras, dis-lui que tu soupçonnes ce valet de la prévenir contre son maître, et si elle se fâche, ne t’en inquiète point : ce sont mes affaires. Mais voici Dorante, qui te cherche apparemment.



Scène II

LISETTE, ARLEQUIN, MONSIEUR ORGON.
Arlequin.

Ah, je vous trouve, merveilleuse dame ; je vous demandais à tout le monde. Serviteur, cher beau-père, ou peu s’en faut.

Monsieur Orgon.

Serviteur. Adieu, mes enfants ; je vous laisse ensemble ; il est bon que vous vous aimiez un peu avant de vous marier.