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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/413

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Scène II

DORANTE, seul, et ensuite MARIO.
Dorante.

Tout ce qui se passe ici, tout ce qui m’y est arrivé à moi-même, est incroyable… Je voudrais pourtant bien voir Lisette, et savoir le succès de ce qu’elle m’a promis de faire auprès de sa maîtresse pour me tirer d’embarras. Allons voir si je pourrai la trouver seule.

Mario.

Arrêtez, Bourguignon ; j’ai un mot à vous dire.

Dorante.

Qu’y a-t-il pour votre service, monsieur ?

Mario.

Vous en contez à Lisette ?

Dorante.

Elle est si aimable, qu’on aurait de la peine à ne lui pas parler d’amour.

Mario.

Comment reçoit-elle ce que vous lui dites ?

Dorante.

Monsieur, elle en badine.

Mario.

Tu as de l’esprit ; ne fais-tu pas l’hypocrite ?

Dorante.

Non ; mais qu’est-ce que cela vous fait ? Supposé que Lisette eût du goût pour moi…